Trésors du passé: Les premiers bijoux de l’histoire
Aujourd’hui, je vous propose un voyage dans le temps, pour découvrir les premiers bijoux de l’histoire.
Partons ensemble, et allons côtoyer nos ancêtres, et plus exactement les tous premiers créateurs de bijoux. Accrochez-vous, car les origines du bijou ne date pas d’hier, et de loin ! En effet, nous nous parons de ces merveilles depuis des temps immémoriaux. Finalement, ce métier de créateur que j’aime tant, ne serait-il pas l’un des plus vieux métiers du monde ?
A quand remonte les premiers bijoux de l’histoire?
Mais avant, commençons par une brève définition du terme bijou. L’origine de ce mot vient du breton bizou, qui signifie » anneau pour le doigt « , dérivé de biz, » doigt « .
Initialement, il désignait donc un anneau ou une bague. Au XVIe siècle, il a progressivement remplacé le mot » joyau « , qui était utilisé jusqu’alors pour désigner l’ensemble des objets d’apparat. Aujourd’hui, selon le Larousse, le terme bijou désigne » un élément de parure précieux par la matière ou par le travail « .
Maintenant que la définition est posée, remontons aux origines des premiers bijoux de l’histoire et partons pour un voyage d’environ 142 000 ans en arrière !
En effet, les archéologues ont retrouvé dans la grotte préhistorique de Bizmoune, au sud-ouest du Maroc, un ornement néandertalien, composé de coquillages marins. Les analyses ont révélé des traces de perforation et d’usure par suspension, suggérant qu’ils ont été montés sur un fil ! Certains d’entre eux portent même encore des traces d’ocre ! Bien que le type spécifique de ce bijou reste incertain – un bracelet, un collier, ou peut-être une ceinture ? – Il demeure la plus ancienne parure ornementale jamais découverte à ce jour.
Série de perles de coquillages découvertes dans la grotte préhistorique de Bizmoune, au Maroc. Source: Science et avenir
Composition à partir des huit serres d’aigle néandertalienne, 130 000 ans. Source: Science et avenir
Continuons notre voyage et faisons un bond en avant. Cette-fois ci, nous nous retrouvons à Krapina, en Croatie, où une autre parure composée de serres de rapaces, datant cette fois de près de 130 000 ans, a été mise au jour. Les archéologues ont pu déterminer que les serres provenaient d’aigles différents, ce qui implique une action de collecte. Elles ont été travaillées, percées et polie (peut-être due au frottement contre un vêtement), afin de pouvoir créer un ornement. Probablement un collier ou un bracelet.
N’est-ce pas fascinant ? J’ai mis en avant ces deux exemples, car ce sont les plus anciennes parures connues actuellement. Mais nombre d’entre elles ont été retrouvées, datées de différentes périodes de la préhistoire. Elles étaient composées de matériaux naturels comme du bois, de l’os, des dents ou des coquillages comme à Bizmoune.
Pourquoi?
Une question essentielle, et qui m’intrigue beaucoup, se pose quand même : Pourquoi créer des bijoux?
Quelles motivations ont poussé nos lointains ancêtres à fabriquer de telles parures ?
On sait qu’à travers l’histoire, ils ont revêtu une multitude de significations, variant d’une culture à l’autre, d’une époque à l’autre.
Dans l’Antiquité, par exemple, les bijoux étaient souvent utilisés pour indiquer le rang social, en fonction des matériaux utilisés et de la finesse de l’ouvrage.
En Égypte antique, certains bijoux avaient un rôle protecteur, telles des amulettes censées conjurer le mal, apporter la bonne fortune ou protéger de la maladie.
De nos jours, les bijoux conservent une signification. Les alliances, par exemple, symbolisent l’amour et l’engagement dans nos vies modernes. Les bijoux de famille, transmis de génération en génération, sont empreints du souvenir d’êtres chers. Les bijoux nous servent également à afficher notre style, notre personnalité ou notre appartenance à un groupe social. Par exemple, et au risque de tomber dans les clichés, porter un bracelet à clous clame haut et fort notre personnalité rock and roll ou métalleuse !
Colliers en forme de vautour et de faucon – Exposition Toutankhamon Cobra et vautour figurent souvent en figures protectrices sur la couronne pharaonique
Enfin, ils sont aussi l’expression de notre créativité et de notre amour du beau. Lorsque je crée un bijou, la dimension esthétique tient une part très importante mais c’est aussi l’occasion, à chaque fois, de laisser libre cours à mon imagination et donner naissance à ce qu’il y a dans ma tête.
Mais revenons-en à nos petits coquillages et serres d’aigle. Qu’en était-il, il y a 130 000 ans ? Ces ornements avaient-ils une signification particulière ou bien étaient-ils principalement ornementaux ?
Étaient-ils un mode de communication permettant de montrer une appartenance à un clan ? D’afficher le rôle d’un individu au sein d’une communauté ? Était-ce une sorte de symbole religieux ou de culte ? Ou bien était-ce simplement l’expression d’une créativité innée à l’Homme ? Est-ce que, comme moi aujourd’hui, ces «artistes préhistoriques » cherchaient à concrétiser une idée et à faire naître du beau ? Qu’avait ce « créateur » en tête, lorsqu’il à appliqué de l’ocre sur ces coquillage?
Cela soulève tant de questions ! Concernant la parure découverte à Krapina, l’hypothèse émise est qu’elle était utilisée pour accorder à son porteur, les caractéristiques ou les forces de l’aigle. Mais j’imagine que nous ne le saurons jamais vraiment, n’est-ce pas ?
Ce que je trouve magnifique, c’est qu’aujourd’hui encore, les tous premiers bijoux, tout comme ceux qui ont jalonné l’histoire, ont une influence sur les créations des artisans d’aujourd’hui. Leur design, les matériaux, les techniques parfois ancestrales, sont une source d’inspiration inépuisable pour les créateurs modernes.
Ainsi, la boucle est bouclée, reliant le passé au présent dans une étreinte intemporelle de beauté et de créativité
J’espère que vous avez aimé ce voyage aux confins de l’histoire du bijou et je vous dis au mois prochain pour un nouvel article!
Aurélie